Réapprendre à s’écouter!

Le blog a été plutôt très calme ces derniers mois, je le sais. Principalement car je suis passée par une période de remise en question assez intense après ma séparation avec mon ex-conjoint et qui m’a apportée beaucoup sur mon fonctionnement interne, mes idéaux et mes envies pour l’avenir.

Donc vous aurez prochainement une série d’articles sur toutes mes prises de conscience qui, je pense, pourra raisonner en vous.

Alors je commence par le début en évoquant la rupture, et plutôt ce qui m’y a poussée. Il ne s’agit pas ici de rentrer dans les détails personnels de ma vie mais plutôt sur mes réalisations personnelles.

Quand j’ai rencontré mon ex, j’étais très TSA. Assez psychorigide, grands idéaux, tout devait être parfaitement en place, une méfiance dans le genre humain, pas mal de conflits sociaux, à l’écart de la société et une soif illimitée de liberté. Je ne réexplique pas tout mon parcours depuis ma rencontre avec l’hypnose et le développement personnel qui en quelques années ont tout changé pour moi. Soudainement, le social ne me faisait plus peur, même j’étais en manque. Ma vie n’était plus réglée à la minute près, je pouvais me permettre l’improvisation ! Et donc cet homme que j’avais choisi ne correspondait plus à celle que j’étais aujourd’hui. Donc c’est en toute amitié et dans le plus grand respect que nous avons décidé de nous séparer et cela vraiment dans la plus grande harmonie.

Avant d’arriver à ce résultat, il y a eu bien sur toutes les questions à propos du poids de la société. Si on y regarde bien, le sentimental doit correspondre à des schémas très précis : il faut travailler pour construire une famille, avoir une maison, puis se marier, vite dépêche-toi l’horloge tourne, argh rupture je vais devoir tout recommencer. Car oui, à 29 ans, j’avais un bon cap, je touchais presque au but ultime, tout ça était à portée de main et pourtant j’ai décidé de tout mettre par terre, grande folle !

Qu’est-ce qui m’a poussé ? Pourtant j’avais tout ! Aucun souci de ce côté-là, deux voitures, une maison, un chat, de beaux équipements ménagers, un homme gentil et attentionné (sauf pour le ménage lol). Tout sauf l’amour ou ce que j’en attendais disons ! Je me réfugiais dans les biens, ma vie était sans saveur. J’étais rentrée dans le moule de la consommation. Je me levais tous les jours gangrenée par une culpabilité, celle de ne pas avoir le courage de mettre les pieds dans le plat, de me mentir mais aussi de lui mentir. Celle aussi de ne pas arriver à redresser la situation car Dieu sait que j’avais passé du temps à essayer que les choses s’arrangent entre nous. Une culpabilité envers moi-même aussi de me maltraiter de la sorte, d’ignorer mes propres appels au secours, de ne pas m’écouter. Et enfin, celle d’imaginer que j’allais briser un homme. Et cela faisait presque deux ans que je vivais cela. Que je relançais l’espoir, puis l’agacement, jusqu’au moment où ce fut définitif. Soudainement, j’ai été complètement coupée, je ne ressentais plus rien du tout, la colère avait pris le dessus. J’essayais de me raisonner mais ce n’étais plus possible, le mental ne voulait plus rien entendre.

Deux mois après, le temps ayant assagit le bouleversement, s’est soulevé une question. Qu’est-ce qui est bon pour moi ? Quelle est finalement la meilleure façon d’aimer pour moi ? Et si j’assumais pleinement ce que je suis réellement ? Sans me plier à l’image de cette société. Et j’ai commencé à rencontrer des gens qui assumaient complètement qu’ils n’aimaient pas comme les autres. Dans le milieu gay mais aussi avec les polyamoureux, les asexuels. Et là, j’ai commencé à me sentir bien parce que tous ces gens étaient heureux. J’ai commencé à me regarder autrement, à écouter des parcelles de mon cœur que j’avais asséchées depuis longtemps pour respecter la société, pour avoir l’image que l’on attend. Encore une fois, je m’étais adaptée à un système qui ne me correspondait pas.  

Alors j’ai commencé à soulever toutes mes barrières qui faisaient que je ne ressentais plus grand chose et je suis allée écouter ce qui se passait en dessous.

La plus grosse parcelle criait « LIBERTEEEE », elle était complètement emportée et en souffrance. Je l’ai laissée pleurer longtemps. Elle m’en voulait beaucoup de l’avoir enchaînée et bâillonnée. Elle était tellement traumatisée, que je n’ai même pas pris de plaisir à la libérer. Je lui ai demandé de me pardonner. Une autre, liée avec ma parcelle masculine et avec qui j’avais pourtant commencé les choses très tôt me disait « as-tu oublié que tu aimes aussi parfois les filles ? » je l’avais complètement mise de côté celle-là… Je lui ai répondu « c’est surtout que j’aime les gens pour l’essence même de leur âme, de ce qu’ils sont, fille ou garçon ». Ma partie masculine a rigolé grassement sans me croire, il avait raison… La partie Conventionnelle a voulu minimiser les choses « non mais quand même, faut pas déconner non plus, elle préfère les garçons au moins à 80% ».  J’étais d’accord mais jusqu’à présent j’avais ignoré les 20% (de peur qu’ils grandissent). Mon côté masculin a dit « j’ai le droit d’exister, pourquoi tu essayes de me supprimer ? » à vrai dire j’avais du mal pour lui car on s’est toujours très très bien entendu tous les deux, c’est la facette la plus simple de moi. Il ne se prend pas la tête et quand il prend les commandes, c’est assez sympa, il en impose… de trop. Parce qu’il est du genre à n’avoir aucune estime de lui et à douter beaucoup, même si c’est un grand protecteur. Il a tendance à me faire comporter en bon gaulois avec des schémas un peu machistes qui ne me donnent pas toujours l’image que j’aimerais de moi. C’est sa méthode pour me protéger des autres. C’est là que j’ai compris ! Il ne se manifestait en moi que si j’allais mal ! C’est un peu le grand frère, ce père qui veillait sur moi et qui me faisait prendre des décisions très maladroites en espérant me protéger. Alors on s’est mis d’accord lui et moi, je lui laisserais de la place mais pas tout le temps, il fallait équilibrer. Il a dit que ça lui convenait tant qu’il pouvait se sentir utile. Je lui ai précisé que je sais maintenant qu’il a tendance à déformer la vérité pour me rendre la réalité plus supportable et que j’aimerais plutôt qu’il règle ses problèmes d’estime. Ça n’a pas été facile car il est très fier mais il a accepté qu’on entre en thérapie là-dessus.

Et ensuite une conclusion a été prise, très compliquée car la parcelle Conventionnelle qui gère mon image ne voulait rien entendre. Je lui ai annoncée qu’il faudrait qu’elle assume mon originalité complète et que je n’accepterais plus de ne plus être complètement moi ! Elle a plaidée la folie auprès des autres parcelles, elle criait que c’était dangereux. Je lui ai répondu qu’on allait travailler ensemble notre charisme et l’accès à l’amour inconditionnel des autres dans leur différence à eux et que ça devrait passer, qu’on serait accepté et qu’on attirerait les personnes qu’on mériterait. Le travail était déjà bien amorcé de toute façon. Elle a compris qu’elle n’avait plus son mot à dire car les autres parcelles n’étaient pas prêtes à de nouveau laisser leur liberté de côté. « Ton règne est terminé » s’est écriée la Liberté soulagée et éclatant en larmes. C’est là que j’ai vu qu’elle était soutenue par ma parcelle HP/TSA qui la tenait dans ses bras. Il avait tout regardé de loin car il est pas vraiment fan du tumulte. Il savait un peu ce qui se passait mais il a du mal à suivre plusieurs conversations à la fois. Quand il a vu la Liberté pleurer de joie, il a compris que c’était bon pour lui alors il a crié « je m’aime » ce que les autres parcelles ont trouvé très marrant car il a le pouvoir de faire rire sans le vouloir. Sauf la partie Conventionnelle qui a trouvé ça déplacé et arrogant. Elle gérait aussi le jugement… Tout ça a beaucoup soulagé mon côté masculin qui soudainement n’a plus éprouvé le besoin de se manifester, il était en paix.

Alors même si j’exprime cela de manière humoristique, le travail fut très loooong pour écouter chacune de mes parties pour la simple et bonne raison que j’avais tout étouffé en moi depuis plus d’une bonne dizaine d’années et que j’ai dû faire le travail de toutes les écouter ce qui fut très… très douloureux parfois, même s’il y a eu de belles retrouvailles aussi ! Je ne suis pas encore sure non plus d’avoir pu écouter tout le monde… >_>

Puis je me suis complètement réintégrée et j’ai senti comme un rangement interne, ou tout était imbriqué mais en harmonie. Et là j’ai pu comprendre qu’en fait, il me faudrait toujours garder ma liberté et mon indépendance en couple. Et que je me nourrissais beaucoup plus d’amour dans une amitié sincère avec des échanges choisis garantissant une qualité plutôt qu’une quantité. Et le pire, c’est que ce système, je l’avais compris en moi à 16 ans… Et je ne sais pas si je dois le remettre en question ? Si je dois faire des efforts pour changer ça ? Pour le moment je vis, et je verrai bien ensuite.

Le prochain article sera donc « apprendre à se reconnecter à soi » car je sais que pas mal d’entre vous ont des soucis pour comprendre ce qu’ils ressentent ou le gérer. Et que par cet exercice, j’ai pu me reconnecter à ce que je ressentais!